Gabriel, un Laotien pas comme les autres
Sur la berge de nombreux locaux attendent l’arrivée de bateaux comme le notre afin de récupérer quelques clients. Tous me promettent une chambre « cheap and best view » mais c’est difficile d’en choisir un dans le groupe et lui dire « ok je viens avec toi« , surtout sans avoir vraiment vu la chambre… Par souci d’équité, je préfère refuser et me balader dans le village pour juger par moi même.
Muang Ngoi c’est une seule route principale avec guest house, bars et restaurants puis quelques mini rues où habitent les locaux et une école. Je fais la connaissance de Gabriel, un suédois qui s’est marié et installé dans ce village et possède 4 guest house avec la famille de sa femme. Apparemment c’est une star ici, il est même cité dans le guide du routard ! Il a des bungalows luxe avec vue sur la rivière, et d’autres chambres plus classiques. Après visite, et n’ayant pas un budget de 25€ par nuit comme certaines personnes (^_^), je me laisse convaincre par une chambre privée avec salle de bain pour 5€. En faisant le tour du village, la moins chère que j’avais vu était à 4€. Je ne m’attendais pas à payer aussi cher ici – oui 5€ la nuit c’est cher pour le Laos, quand tu sais qu’à Luang Prabang j’ai fait 3 nuits pour 8€. Les prix ont sacrément augmenté en 10 ans puisqu’il était possible d’avoir des bungalows avec vue pour 1,70€…
Sur le chemin des villages
La village de Ban Na
Houay Bo
Gabriel nous avait dit que beaucoup de gens prévoient leur sandwichs pour la balade mais c’est dommage de ne pas contribuer à la vie locale en allant dans les restaurants des villages – en plus pour ce que ça coûte… – C’est ce qu’on avait prévu de faire avec Alice mais après avoir marché 6km et avec la chaleur qu’il faisait on avait absolument aucune envie de manger des noodles ou du Fried rice. Du fait qu’il n’y ait personne dans le village on était un peu la seule attraction et tous voulaient nous proposer leur restaurant, c’était presque s’ils nous suppliaient de venir… Ça m’a fait beaucoup de peine de les voir comme ça, alors nous avons décidé de nous arrêter au moins prendre un dessert ou quelque chose de frais… malheureusement là où on est tombé il n’avait rien de tout ce qu’on a suggeré. On a fini par prendre juste un coca ! C’est quasiment le même prix entre des noodles et un coca – 1.5€ – Malheureusement pour eux ils ne font pas la même marge, mais on ne pouvait vraiment pas manger du chaud.
Il va faire tout noir…
Phanoi viewpoint
Le vélo c’est cool
Cascades de Tad Mook
Contribuer à la vie locale
- Se poser et les observer un long moment sans sortir d’appareil photo. Ainsi, ils ont le temps de me répérer et de voir que je ne suis pas uniquement intéressé par les prendre en photo. Dans les villages, j’ai vu beaucoup (trop) de gens qui s’arrêtent, font 150 photos sous le nez des gens et repartent. Ce n’est pas un zoo, mais des gens qui vivent leur quotidien, il faut faire attention à ne pas se transformer en paparazzi pour avoir LA photo. Si tu n’as pas réussi à le prendre lui tu en auras un autre plus tard plus discrètement.
- Faire des sourires et envoyer des « Sabaidee » – Bonjour – quand on croise leur regard pour leur montrer qu’on vient en paix.
- Apprendre quelques mots de la langue, ils apprécieront encore plus de voir que tu fais l’effort de dire autre chose que Bonjour.
Pour ma part j’ai appris :
« Jâo Sabaidee boa » – comment ça va ?« Jâo Sue Nyung » – comment tu t’appelles ?« Khoi su Thomas » – je m’appelle Thomas« Khao » – riz« Kaluna » – s’il vous plaît« Khob chai lai lai » – merci beaucoup« Nung song sam si ha » – un deux trois quatre cinqBon selon la situation, tous ne servent pas c’est sûr 🙂
- s’il y a des enfants ça fait 80% du travail, et s’ils sont accompagnés de leur parents ça sera 90%. Bien que très timides, ils sont très souriants, curieux et joueurs, il est donc facile de jouer avec eux et les embêter un peu. Même si on ne se comprend pas, on parle avec les gestes et le cœur. Demander le prénom en présence des parents déclenche de suite un sourire des adultes et ils font souvent l’intermédiaire entre toi et l’enfant qui sera timide.
- Une fois les sourires et le contact établit, tu peux jouer le joker Gopro (avec les enfants uniquement, ou alors il faut vraiment qu’il y ait un bon feeling). Très intrigués ils se demandent ce que c’est, alors tu fais un selfie avec eux puis tu leur montres. Et là ils sautent de joie, tu leur as fait leur journée, et toi tu as le souvenir d’un moment authentique 🙂
Cependant beaucoup d’adultes m’ont fait signe qu’ils voulaient voir ce que je filmais, et quand ils ont vu, ils rigolaient et se passaient la gopro. - Après toutes ces étapes, et lorsque tu as fait tes preuves comme quoi tu es là pour eux et pas pour les photos, alors il est possible qu’ils te proposent quelque chose « un fruit », « de l’alcool », et même « un repas ». Tant que tu agis comme un touriste, tu ne vivras pas beaucoup de moments de partage authentiques.
Un viewpoint qui se transforme en Lao Lao
J’ai d’abord pensé à « ça craint, et si c’est de la drogue » ? Mais ça c’est une réflexion d’européens avec tous les problèmes et frayeurs qui se passent dans notre vie compliquée. Ici au fin fond du Laos, dans les villages, les gens vivent en communauté, ils sont obligés de travailler dur et de s’entraider pour réussir à vivre sinon ils ne s’en sorte pas. Ce n’est pas dans leur culture d’arnaquer ou de faire ce genre de pratiques obscur. Le risque c’est plutôt les touristes… Il faut se méfier des touristes bien plus que des locaux !