ITINÉRAIRE
Il y a de nombreuses randonnées tout le long de la route de Arthur’s pass. Le temps et les conditions climatiques ne m’ont pas permis de faire tout ce que je voulais, mais suffisamment pour apprécier l’endroit. Voici les principaux lieux évoqués dans cet article.
Une route d’Est en Ouest
Si la météo est favorable, c’est tout simplement 3 heures de zigzags au milieu de plaines arides surplombées par des montagnes, le tout ponctué de milliers de points de vue à couper le souffle.
Ma 1ère traversée de Arthur’s pass s’est faite dans le brouillard avec la pluie donc je n’ai absolument rien vu et j’étais dégouté. Je ne voyais que les plaines, le brouillard cachait les montagnes alentours, à tel point que je me suis demandé si « c’était si extraordinaire que ca… ?« . C’est après un court séjour à Christchurch – le temps de laisser passer le mauvais temps – que je suis revenu admirer ce que j’avais raté. Et la claque a été de taille ! A tel point que j’y suis retourné 2 ou 3 fois depuis Christchurch.
Made in « Le Seigneur des anneaux«
Les plaines du Rohan
Le « Rohan« , royaume fictif du film « Le Seigneur des anneaux » est un nom incontournable pour tous les amateurs du film. Un très très grand nombre de scènes du film y ont été tournées et je risque d’y faire plusieurs fois référence dans les articles à venir. Lorsqu’on se balade à Arthur’s pass – et même dans les plaines du Canterbury en général – l’atmosphère qui s’en dégage est totalement made in « Le Seigneur des anneaux » et on revit le film à 1000% c’est inévitable !
« Seigneur des anneaux » ou pas, les grands espaces de Arthur’s pass mettent tout le monde d’accord. Rouler avec son van sur cette route c’est impressionnant et totalement dingue !
« Rohan is calling »
L’embuscade vers le gouffre de Helm
Autre lieu mythique du film, la colline de Castle Hill et la Cave stream reserve sur la route de Arthur’s pass. Pour les connaisseurs du film, ces lieux ont été le décor de la scène de l’embuscade des Wargs contre les réfugiés du Rohan sur leur route vers le gouffre de Helm. Bien que Arthur’s pass regorge de randonnées et de merveilles cachées, Castle Hill qui tire sa popularité du film est surement le point le plus touristique de la route.
A tout moment un orque peut surgir !
Au delà du décor naturel pour le film, Castle Hill ce sont d’impressionnantes formations de roche calcaire sorties de nul part, et on se sent minuscule à marcher au milieu de ces rochers.
La cascade du diable
De son nom original « Devils punchbowl waterfall » il s’agit d’une énorme cascade touristique puisqu’elle est située à 1 km du parking. Donc même les plus flemmards s’y rendent ! Certains la considère comme une des plus belles cascades de Nouvelle-Zélande… peut-être. Je ne suis pas vraiment objectif, elle est certes très jolie ça reste pour moi une cascade. Je la classerais plutôt dans la case : cascade-photo pour se dégourdir les jambes après une longue route sinueuse.
Sur les crêtes des Southern alps
Je l’ai assez dit, Arthur’s pass c’est de merveilleuses randonnées – et accessoirement des stations de ski quand il y a de la neige – il est donc temps d’aller grimper sur cette chaîne de montagne. Mais la météo des 10 prochains jours est complètement pourrie : nuages, pluie, neige, brouillard… Je patiente à Christchurch pour me poser un peu du road-trip en espérant que le temps se dégage. Coup de chance, il semble qu’il n’y ait qu’UN SEUL jour de beau temps sur les 10 prochains jours à venir : vendredi 3 juillet.
Il vaut mieux pas le louper !!!
Pour rentabiliser la journée, et assurer de voir un bon morceau de cette route mythique, départ de Christchurch à 5h du matin.
Départ étoilé
Me voilà parti pour 2h30 de route de nuit, en direction de la track de « Temple basin« , une petite station de ski. Après 1h de route je suis à l’entrée de la chaîne de montagne des Southern Alps, sur ce ciel noir dégagé les étoiles brillent dans la nuit, il n’y a pas de pollution lumineuse.
Déjà engouffré dans les routes sinueuses de Arthur’s pass, j’aperçois au loin derrière moi, le soleil qui commence à montrer ses premières lueurs en direction de Christchurch.
7h du matin, le jour se lève. Nous sommes en hiver et il fait très froid alors le givre a recouvert les plaines de Arthur’s pass. L’ambiance est unique, je suis dans l’obligation de m’arrêter sur le bord de la route pour immortaliser le paysage !
La track de Temple Basin est officiellement une petite rando de 2H. Cependant j’ai repéré qu’il était possible de continuer plus haut jusqu’au crêtes pour avoir une vue sur toute la chaîne de montagnes et c’est ça qui m’intéresse ! Aussi beau soit le lever de soleil il ne faut pas trop traîner pour commencer à grimper 🙂
Il fait encore très froid sur le chemin, bonnets, gants, doudounes obligatoires, particulièrement dans les zones ombragées. Comme en témoigne les belles cascades de glaces.
Avec ce merveilleux ciel bleu, la montée vers la station de ski de Temple Basin annonce la couleur : c’est magnifique !
Une fois arrivé à la station de ski c’est beau mais la vue est « fermée ». Dans le sens où je me trouve dans une cuvette, un cirque montagneux autour de moi. Je n’ai qu’une vue étriquée face à moi, alors je vais continuer à monter sur le chemin non officiel pour essayer d’élargir mon périmètre d’observation. Le début de l’ascension vers la crête se passe bien. Bien que non officiel, le chemin reste plus ou moins balisé jusqu’à un observatoire naturel dominant la station et là c’est chouette.
« C’est là que tout se complique »
Nous sommes en hiver, donc dans les montagnes il faut prendre en compte le paramètre froid et neige. Aujourd’hui on peut mettre le froid de côté car le soleil tape fort et il fait vraiment chaud, en revanche pour le neige c’est non négligeable 🙂 Certaines parties du chemin encore à l’ombre présentent de grandes plaques de verglas et là ça patine sec… rester prudent !
Bien qu’il y ait de la neige, et que je m’enfonce jusqu’au genou à certains endroit, l’office de Arthur’s pass ne signalait aucun danger d’avalanche dans la zone. Je grimpe au milieu des téléskis, à tenter de me frayer un chemin entre les rochers enneigés à coup de sauts de biche et de glissades sur neige, en direction de l’arête qui me fait face. Je n’ai pas d’équipements, juste mes Sportiva de trail qui accrochent très bien – pour le moment – et c’est l’occasion parfaite pour réaliser un test de performance multi-surfaces de ces chaussures en conditions extrêmes !!
Je grimpe droit dans la montagne, la pente se fait de plus en plus raide, il n’y a plus que de la neige et je m’enfonce à chaque pas… Aucun rocher pour faire un appui solide mais me voilà presque arrivé à l’arête, il doit rester 200m, je ne veux pas abandonner.
Et pourtant je ne sais absolument pas ce qu’il y a derrière l’arête.
Peut-être que la vue est bouchée… mais c’est l’aventure !
Je parviens difficilement à me hisser sur les derniers mètres en tapant la neige dure pour faire tenter de faire des marches à chacun de mes pas. Ce n’est pas toujours évident, et dangereux. Je sens que j’ai déconné d’être allé aussi loin sans crampons… c’est pas sérieux mais en même temps j’ai l’adrénaline de vouloir atteindre le sommet et découvrir la vue qui se cache de l’autre côté. Le pari est risqué, la moindre glissade me ferait faire un toboggan de neige – fatal ?! – jusqu’en bas mais mon inconscience me dit que je peux y arriver alors je grimpe.
Voilà l’arête tant attendue, ma tête passe avec surprise le dernier rocher … ET BAAAAM ! Une claquasse de l’espace que je prends en pleine face. La vue est bluffante, et depuis cette arête vertigineuse j’admire les cols enneigés des Southern Alps.
Je n’avais pas ressenti ce Wow visuel depuis les hauts cols de l’Himalaya au Népal.
Je commence à grimper un peu plus sur cette arête vertigineuse en direction des hauts sommets qui me dominent, mais là ça devient de l’escalade dangereuse. La sagesse reprend le dessus et je stoppe mon ascension là, déjà très content d’être allé chercher ce splendide panorama !
Au final j’ai pas fait toutes les randos que je voulais faire à Arthur’s pass à cause de la météo et je suis très content de ne pas avoir loupé le créneau de beau temps dans ces 10 jours de pluie. En tout cas l’extension non officielle de Temple Basin que je suis allé chercher m’a offert une vue tellement magique sur les Southern Alps. Qui plus est en hiver, avec les sommets enneigés ça valait bien un million de randos !
Charline
Bonjour,
Merci pour ce partage. Ca donne envie… Nous envisageons de partir prochainement (quand nous pourrons) en NZ. Y a-t-il un sens à privilégier pour cette route ? Ouest-est ou Est-ouest ? Merci.
Toto
Bonjour Charline,
Merci pour ton commentaire. Il n’y a pas de sens à privilégier, cette route est extraordinaire dans les deux sens. De mon expérience perso et des voyageurs que j’ai rencontré, c’est tellement beau que chacun a trouvé le temps de la faire dans les 2 sens… et même plusieurs fois ! De Kumara à Christchurch il faut compter environ 3h (sans compter les temps de pauses/photo/admiration ), donc si vous voulez faire quelques randos, il est (
impossible) très compliqué dans la même journée de faire une rando + la route entière. Vous risquez donc d’y passer plusieurs fois 🙂En fait pour déterminer un sens, posez vous surtout la question de ce que vous aller faire avant/après. Descendre en passant par l’Est, descendre à l’ouest vers les glaciers … etc. D’ici quelques jours je vais publier l’épisode 37 qui est l’illustration vidéo de cet article 🙂
*********************
Tu peux t’abonner à la chaîne Youtube Cassonade studios pour ne pas le manquer 🙂
*********************
N’hésite pas si tu as d’autres questions sur la NZ.
Au plaisir.
Toto